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matali crasset, Eugénie Lefebvre, Anne-Laure Belloc © Le Nouveau Printemps

Édito

Alors que de nombreuses questions de fond agitent le monde, et notamment celui de la création - qu’il s’agisse des enjeux climatiques et environnementaux, du rôle et de la place de l’art et des artistes dans nos projets de société, des mutations urbaines, etc – le festival prend une nouvelle forme. Le Nouveau Printemps est un festival de création contemporaine pensé avec un·e artiste associé·e pour un quartier de Toulouse : une équation à deux paramètres pour une infinité de possibilités.

En se laissant guider par l’univers et la sensibilité de l’artiste associé·e, qu’il ou elle soit issu·e du design, du cinéma, de la musique, etc., et par ce que lui suggère le quartier, cet espace de vie à la lisière du collectif et de l’intime, Le Nouveau Printemps se réinvente chaque année et propose de révéler en filigrane, édition après édition, de multiples versions de l'art.

Pour la première édition, inviter matali crasset à poser un regard singulier sur le quartier de Saint-Cyprien, sur la rive gauche de la Garonne, à s’intéresser à ses espaces, son histoire, ses habitants, ses interstices, etc., fut une évidence. Créatrice multiple, elle développe une approche à la croisée de l’artistique et de l’anthropologique et s’interroge depuis trente ans sur la notion d’habiter et de territoire. Qu’est-ce que faire territoire, notamment dans un milieu urbain où, à l’horizon 2050, les deux tiers de l’humanité résideront ? 

En étroite collaboration avec une trentaine d’artistes de différentes générations et disciplines, dont plusieurs compagnons de route de matali crasset, mais aussi avec des penseurs et de nombreux acteurs de la société civile (lycéens, étudiants, apprentis, artisans, associations, etc.), le festival explorera cette année une question devenue centrale dans notre époque largement citadine : les liens entre culture et culture du vivant. Différentes approches se dessinent au fil du parcours : des récits réapparaissent, ceux de défricheurs dont l’oeuvre de toute une vie témoigne d’une relation profonde au vivant, et d’autres apparaissent, tentant de s’émanciper des conceptions productivistes et patriarcales. 

Chaque édition d’un festival est une aventure. À l’image du travail de matali, cette aventure sera résolument collective, faite d’hypothèses plutôt que de grands principes, et invitera le public à prendre part au processus créatif. Une expérimentation aussi ludique que politique à l’échelle d’un quartier où artistes, spectateurs, penseurs, étudiants, associations seront invités à tenter de « faire territoire » en ville, dans des musées et des théâtres, des places publiques et des bâtiments patrimoniaux, dans des boutiques et des jardins. Avec ses expositions, ses rencontres, ses installations dans l’espace public et ses concerts, cette édition est autant une invitation à la réflexion sur la construction d’une société en harmonie avec le vivant qu’une incitation à l’action. 

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